lundi 23 janvier 2012

Maison&Objet 2012/1 : inspection générale du hall 8




Collection Hay 2012 © Hay


Le salon Maison&Objet se termine ce soir au parc des expositions de Villepinte. L'occasion de humer les tendances en matière d'objets et meubles de la maison, de faire un bref état des lieux de l'édition en France et à l'étranger, et d'absorber l'humeur des designers en ce début d'année... à travers cinq stands choisis. 





Les petites maisons d'édition françaises continuent à fleurir en 2012, avec une nouvelle venue fort remarquée : Marcel By.
Fondée par Stephan Lanez et Jean-Jacques Lejal, la petite dernière
présente une première collection de sept objets bien choisis, bien
dessinés, bien finis, le tout propulsé par une communication complète et
enjouée. Le credo de la maison? "dénicher" des artisans au savoir-faire
de qualité et les faire travailler avec un designer. Un concept qui
vient confirmer une nouvelle fois l'engouement actuel pour la
valorisation de l'artisanat par le design.







Bougies Russes, Stephan Lanez, 2012. Édition : Marcel By   













L'éditeur néerlandais Thomas Eyck présente son étrange collection dans un coin de stand, et notamment "The Flax Project" de Christien Meindertsma.
La jeune designer, diplômée d'Eindhoven en 2003, a initié en vue de
cette édition une culture locale de lin avec un agriculteur néerlandais.
Elle a étudié les techniques ancestrales du cordage, et utilise les
fibres de la plante ainsi que la cire obtenue à partir de la graine de
lin pour produire des poufs, lampes, tapis, bougies, aux allures
étranges de rescapés d'un vaisseau fantôme. 






t.e. 079, Christien Meindertsma, The Flax Project, 2011. Édition : Thomas Eyck










t.e. 082, Christien Meindertsma, The Flax Project, 2011. Édition : Thomas Eyck





 


Dustdeluxe, c'est le nom de scène du designer belge Damien Gernay, présent sur la plateforme de l'organisation gouvernementale Wallonie-Bruxelles Design/Mode
(WDBM), qui aide les designers belges à s'exporter. En toute belgitude
décontractée, l'organisation présente une suite de projets sympathiques,
humbles ou décalés. Le mobilier en cuir et frêne de Damien Gernay se
gonfle par exemple de protubérances généreuses, sous la pression de la
mousse expansée comprise entre les feuilles de cuir. À voir aussi, la
collection de l'éditeur Objekten ou les projets malins du designer Raphaël Charles











Bloated Desk & Bloated Shelf, 2011, Dustdeluxe, cuir, mousse expansée, frêne. Photo : Bruno Timmermans





Coup de foudre pour la scénographie et les produits de la maison Hay. Dans la formidable orbite des éditeurs danois (Muuto, Normann Copenhagen...),
Hay se place désormais en astre puissant. Mobilier, textile, objets du
quotidien, papeterie, rien n'échappe aux Danois qui maîtrisent matières,
lignes et couleurs. Pour inaugurer 2012, Hay réédite quelques
classiques du design national, avec des pièces comme la chaise J110 de
Poul M. Volther, qui date des années soixante. Cette chaise était déjà
une réinterprétation de la classique chaise Windsor du XVIIIe siècle.
Réédition, réinterprétation, pas de révolution mais pas mal d'inspiration.








J110, Poul M. Volther, hêtre, 1960. Réédition 2012 : Hay


 



Le clou du spectacle se trouve au fond du hall 8, avec une mise en scène virginale pour le Crystralized Project du respecté designer japonais Tokujin Yoshioka.
Loin des produits calibrés pour la vente du reste du hall, ses
sculptures (ou tableaux?) en cristaux agglomérés selon les vibrations de
la musique nous emmènent vers une autre nature, ni spontanée ni
artificielle, mais pourtant généreuse et cruelle, comme un reflet glacé
de notre époque. Une parenthèse immaculée bienvenue dans le monde
paroxystique de Maison&Objet.













Tokujin Yoshioka, créateur de l’année 2012 Now
















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