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Yaourtière, liège aggloméré et sangle élastique, O.F.F. by Nicolas Lanno Design Paris |
Claire
Escalon et Nicolas Lanno sont designers et architectes d’intérieur. Ils développent
des projets d’espace au sein de leur atelier parisien, Premier Etage. Ils lancent
parallèlement une première collection d’objets et de mobilier, O.F.F
"Organic French Furniture", éditée sous le nom de Nicolas Lanno design Paris, qu’ils présentent ces
jours-ci à la Paris Design Week.
Armés
d'une conscience écologique honnête et généreuse, Claire et Nicolas proposent
plus qu'une auto édition. OFF, c'est aussi un label qui estime le pourcentage
écologique de chaque produit proposé. Les deux designers évitent les substances
potentiellement dangereuses dans leurs produits et favorisent l'emploi de
matériaux respectueux de l’environnement. Résultat : la yaourtière est à 90%,
la lampe baladeuse à 60%. Une manière humble d'admettre que lorsque l'on
produit des objets, on pollue, forcément ; mais qu'il est possible de
limiter l'impact polluant de sa production, et de faire du « good clean
design ».
Quelle est la genèse
d’O.F.F. ?
Nous
avons pris conscience il y a quelques années de la pollution que génèrent les
matériaux, peintures et vernis employés dans nos habitats.
O.F.F.
fait partie d'une attitude globale que nous avons adoptée à la fois dans notre
vie privée et notre vie professionnelle. Notre nourriture est essentiellement
bio et locale, nous faisons notre pain, notre yaourt, nos produits ménagers.
Nous nous déplaçons la plupart du temps à vélo ou en transport en commun.
Il
nous semblait naturel de poursuivre cette démarche pour les produits que nous
éditons. Nous avons donc décidé de
développer une collection évolutive de produits aussi écologique que possible,
sous le label "OFF" (Organic French Furniture).
Aujourd’hui le 100% écologique
n’existe pas. Vous l'assumez dans votre collection. Est-ce selon
vous un objectif atteignable à moyen terme ?
C'est
un objectif que nous gardons toujours à l'esprit. Mais il ne faut pas être
naïf, à moins de se limiter à quelques matériaux comme le bois, le 100%
écologique est quasi impossible. Heureusement, de plus en plus de matériaux
nouveaux sont mis au point dans ce sens.
Selon quels critères
estimez-vous le pourcentage écologique de chaque projet ?
Nous
utilisons un curseur sur notre site qui précise le pourcentage
"écologique" de chaque objet. Nous prenons en compte la composition
des matériaux et leur provenance ; si c'est du bois, nous utilisons de
matériaux E1 et PEFC (la catégorie E1 garantit une faible libération
d’aldéhyde formique, et la certification PEFC atteste que le bois provient
de forêts gérées selon le principe du développement durable, NDLR). La
fabrication est artisanale et exclusivement française. Pour les finitions, nous
choisissons des vernis à l'eau sans solvant, et pour les emballages, nous
utilisons des cartons recyclés.
Quel développement
imaginez-vous pour O.F.F ?
Nous
allons continuer à présenter régulièrement des produits, par petites familles.
Et nous souhaitons développer notre réseau de distribution !
Quel regard portez-vous
sur l’édition du design aujourd’hui ?
Nous
sommes plutôt enthousiastes. Aujourd'hui, tout le monde cohabite : les grandes
maisons d'édition qui produisent industriellement du mobilier signé par des
pointures du design, les petits éditeurs qui proposent des choses plus
singulières et nous font découvrir de jeunes designers ; mais aussi les
galeries, de plus en plus nombreuses, qui présentent des pièces
exceptionnelles, souvent expérimentales, qui s'adressent aux collectionneurs.
Nous
regrettons cependant que la course à la nouveauté, fortement relayée par les
medias, impose un rythme aussi effréné à la fois aux designers et au public.
Cette surenchère brouille le paysage du design, et laisse peu de place aux démarches
sur du long terme. Nous privilégions un travail plus lent et plus réfléchi.
C’est pourquoi nous avons fait le choix de l'auto édition, qui nous laisse la
liberté de faire les choses sans concession.
Vous participez à la
Paris Design Week. Quelle relation entretenez-vous avec la création
contemporaine en général, et le monde du design en particulier ?
Nous
nous intéressons à la création contemporaine sous toutes ses formes. L'art
contemporain est une passion. Mais nous suivons aussi de près ce qui se fait en
graphisme, en architecture, mode, musique, cinéma, et bien sûr en design, aussi
bien d'auteur qu'industriel. Avec une affection particulière pour tout ce qui
touche au culinaire, ce qu'on appelle le "food design" :
expérimentations au niveau de la préparation, des saveurs, textures...
La
création contemporaine, quelque soit la discipline, nous stimule, nourrit notre
imaginaire, questionne notre travail, mais aussi la société, et donc notre
façon de vivre.
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Coupe à fruits, liège aggloméré et Staron™ |
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Baladeuse, Staron™, bakélite et liège aggloméré |
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Bridge, chaise en chêne et MDF noir |
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